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Hommage
Georges Jouvin
Chef d’orchestre, instrumentiste et compositeur de renom

Inséparable de sa trompette, Georges Jouvin savait faire d’un bal populaire un « immanquable » rendez-vous …

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« L’Homme à la trompette d’or » ou un homme engagé

S’il y a bien un rôle qu’il endossait mieux que personne, c’était celui de « trompettiste populaire », au sens noble et distingué du terme. Georges Jouvin enflammait les pistes de bal et savait rendre éclatante la moindre fête de village. Si aujourd’hui les bals paraissent désuets, ils étaient courus de toutes et tous et réputés pour apporter joie et légèreté dans des vies bien remplies. Mambo, rumba, cha cha cha, jerk, rock, valse, reprises de grands tubes du moment, Georges Jouvin jonglait entre variétés et genres musicaux, les maitrisant tous aussi bien les uns que les autres… trompette à la bouche évidemment !

Surnommé « trompette d’or » suite à un concours d’instrumentiste gagné aux États-Unis, il incarne parfaitement l’expression, jusqu’à ne jamais s’en détacher. Et en faire même sa signature ornant tout vinyles ou visuels évoquant l’artiste. S’il brille dans un domaine dans lequel il œuvre presque seul, il sait comme personne à quel point il est important de protéger les auteurs, compositeurs et interprètes.

Il adhère à la Sacem en 1956. Reprenant lui-même des titres ou thèmes existants, Georges Jouvin milite en pleine conscience auprès d’institutions essentielles jusqu’à occuper par trois fois le poste de vice-président de la Sacem entre 1982 et 2003.

De formation classique, à artiste de variétés : un immense succès populaire

Né à Rennes le 19 juin 1923, Georges Francis Raymond Jouvin grandit dans une famille de musiciens. Son père Stéphane Jouvin lui fait découvrir le cornet à 4 ans.

À 10 ans, il apprend le piano et décide de poursuivre par des études musicales. Après un premier prix d’harmonie, de solfège et de trompette au Conservatoire de Rennes, il intègre le Conservatoire National de Paris. De cette formation classique, il entame sa carrière en intégrant des orchestres symphoniques. C’est à travers quelques uns de ses arrangements tels que Nabucco, Carmen, La Flûte enchantée, l’Ave Maria, Le Barbier de Séville, Dans les steppes de l’Asie centrale, que transpire sa formation classique. Il passe ensuite par le jazz, puis la musique populaire ou dite de « variété » et démocratise la trompette, instrument délaissé par la jeune génération.

En cinquante années de carrière, le palmarès est grand : 270 albums, 3000 titres enregistrés et 25 millions de disques vendus … « L’Homme à la trompette d’Or » a su s’imposer en maitre.

Trompettiste et compositeur

Georges Jouvin, chef d’orchestre et instrumentiste est également un compositeur de renom. Il ne doit pas uniquement son talent à ses inimitables reprises à la trompette de grands tubes du moment. Ses succès tous confondus sont nombreux et s’enchainent.
En 1954, c’est avec Oh mon papa, premier enregistrement personnel en tant qu’instrumentiste qu’il triomphe et s’installe durablement dans le paysage musical français. Il forme son orchestre et tourne avec lui jusque dans les années 80’, enregistrant pas moins de 70 albums pour Vega puis et surtout avec la maison Pathé Marconi.

Arrangements, musiques de film, reprises de variétés, thèmes classiques, il enchaîne les performances : Le silence, La paloma, Gelsomina, Histoire d’un amour, Mélodie en Fa, Caravane dans la nuit, Kalinka, La plus belle chose au monde, Hymne à la trompette, Toi ma trompette, Trompette d’Or, Trompette story, Symphonie pour notre amour, Concerto pour une trompette d’or

Connu pour avoir toujours le sourire, Georges Jouvin a su le transmettre aux autres et faire de son côté « artiste populaire » un engagement mené avec classe et succès !

Célyne De Mazières