Les portraits

Marcel Amont

Marcel Amont est un humoriste humaniste. Curieux de tout, il garde, nonagénaire fringant, un appétit d'apprendre, de comprendre et de surprendre qui est la marque des grands artistes, des créateurs authentiques. Écoutez ses confidences.

Vous pouvez lui faire confiance pour un embarquement immédiat vers le pays de l'éternelle enfance.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Mathias Goudeau – Magellair Production

Gilbert Amy

Compositeur, Chef d’orchestre, animateur de grandes institutions musicales, Gilbert Amy est né en 1936. Il revient avec conviction, mais aussi avec pudeur sur un parcours remarquable.

Texte de Nelly Quérol, éditrice et Yvon Gérault, auteur-compositeur-réalisateur.
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Georges Aperghis

Le français d’origine grecque Georges Aperghis est né en 1945 à Athènes dans un environnement artistique ; son père est sculpteur, sa mère est peintre.
Autodidacte, il découvre la musique grâce à la radio et aux cours de piano dispensés par une amie de la famille. En 1963, il s’installe à Paris et s’initie au sérialisme, à la musique concrète de Pierre Schaeffer et de Pierre Henry. Il s’intéresse aussi aux recherches de Iannis Xenakis, dont il s’inspire dans ses premières œuvres.

Dans le contexte des années 1970, sa production devient radicale et son langage, très personnel, assez éloigné des œuvres de ses contemporains. Dès cette époque, le théâtre musical est son cheval de bataille, avec un goût assez prononcé pour l’irrationnel.

Plus de cent pièces sont inscrites à son catalogue, dont des œuvres instrumentales, symphoniques, lyriques et des œuvres de théâtre musical. Une des premières œuvres marquantes de Georges Aperghis dans ce genre est La Tragique Histoire du nécromancien Hiéronimo et de son miroir, représentée au Festival d’Avignon, le 2 août 1971. On est loin de l’opéra traditionnel, puisqu’il s’agit d’une pièce pour marionnette, actrice, mezzo-soprano luth, violoncelle et bande magnétique.

En 1976, Georges Aperghis crée la compagnie Atelier Théâtre et Musique dite T&M, d’abord à Bagnolet, puis au théâtre des Amandiers de Nanterre, de 1992 à 1997. Consacrée au théâtre musical durant quarante-huit ans, cette structure lui permet d’expérimenter toutes les facettes de son talent de compositeur.

De 1996 à 1997, il est en résidence au Conservatoire à rayonnement régional de Strasbourg et il est invité au Festival Musica de Metz. En 2000, il reçoit le Prix SACEM de la meilleure création de l’année pour Machinations (Quatuor vocal et dispositif électro-acoustique).

A côté des nombreux entretiens et articles, Georges Aperghis a écrit ou participé à trois livres : ZIG-BANG, Editions P.O.L., Paris, 2004 ; WONDERLAND, avec Peter Szendy, collection Le rayon des curiosités, Editions Bayard, Paris, 2004 ; CONVERSATION IMAGEE, avec Nicolas Donin, Editions de La Philharmonie, Paris, 2022.

Résolument tournée vers la musique expérimentale, la carrière de Georges Aperghis a aussi été honorée par le prix Mauricio Kagel en 2011 ; le Lion d'Or à la Biennale de Venise en 2015 ; le prix des Frontières de la connaissance (catégorie Musique contemporaine) de la Fondation BBVA en 2016. Enfin, en 2024, il a reçu le Grand Prix de l’Académie des Beaux-Arts. Écoutez, regardez le portrait réalisé par Eric Darmon ; vous serez séduits par ce créateur de musique contemporaine atypique et attachant.

Texte de Nelly Quérol, éditrice et Yvon Gérault auteur, compositeur et réalisateur.
Réalisé par Eric Darmon/ Mémoire Magnétique - 2019.

René Aubry

" Il faut avoir une grande musique en soi si l'on veut faire danser la vie." Cette citation de Friedrich Nietzsche pourrait définir le discret René Aubry.
Ce compositeur de talent nous ouvre avec modestie et générosité l’envers du décor, celui de son intimité de compositeur, le parcours de vie d’un grand artiste. Sa voix porte le fil de la narration et reflète, dans ses doux accents toniques, la grande humilité de René Aubry.
Cette danse de la vie, commence par une formation musicale atypique, empirique, pour ce vosgien monté à Paris avec sa guitare. La danse d’un touche à tout des arts, qui débute la composition par une séquence d’improvisation pour une fiction cinéma.
C’est à travers ses activités nourricières de jeunesse, celles de technicien de spectacles vivants, d’homme de théâtre, qu’il découvre presque par hasard, dans le cadre d’un remplacement, l’univers chorégraphique fascinant de Carolyn Carlson.
Comme un terreau fertile, l’idylle qui va naître de cette rencontre, favorisera l’émergence du talent de compositeur de René Aubry :de rencontres inspirantes, en projets artistiques très différents, d’écoutes des classiques en échanges constants avec sa muse Carolyn Carlson, René Aubry entame une démarche de compositeur pour le spectacle vivant, comme un artisan sculpteur d’univers sonores évoluant en une symbiose artistique constante : danse, musique, peinture etc…
Nourri par leur relation amoureuse et artistique, René Aubry enchaîne les créations et une production discographique vinyle discrète mais remarquée au hasard d’une diffusion radiophonique par l’éditeur Jacques Marbehant, qui détecte immédiatement l’immense talent du compositeur.
Débute alors une carrière internationale avec un premier Cd, en suivront bien d’autres, une édition discographique qui lui ouvre des opportunités de projets au delà de la danse, de sa relation amoureuse et du spectacle vivant.
D’autres univers, dont celui du marionnettiste, Philippe Genty, lui permettront de continuer à développer son champ de créations, de « chansons sans parole » comme il aime à définir son esthétique musicale. Une recherche de création musicale et sonore constante, déclinée pour le cinéma, l’animation, le spectacle vivant, l’orchestre et pour tous les publics.
Du spectacle vivant, au cinéma et en concert live, un continent musical à explorer sans modération !

Texte par Benjamin Bleton, auteur-réalisateur.
Documentaire réalisé par Eric Darmon, Mémoire Magnétique - 2021.

Marcel Azzola

Son nom est pour le grand public lié à une apostrophe lancée par Jacques Brel lors de l’enregistrement de sa chanson « Vesoul ».
Le Marcel de « chauffe Marcel ! », c’est lui.

Lui, Marcel Azzola, l’accordéoniste attitré de tous les plus grands interprètes de la chanson française.

Lui qui a, toute sa vie durant, milité pour donner au « piano du pauvre » ses lettres de noblesse…jusqu’à le faire entrer par la grande porte au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.

Lui, le fis du modeste maçon italien, qui dans sa course vers l’excellence, n’a jamais oublié d’où il venait.

Lui, qui avait chevillé au cœur une vraie gentillesse et une désarmante humilité.

Marcel Azzola : plus que le récit d’une vie, le destin d’un éternel gamin devenu roi de l’accordéon.

Texte de Frédéric Zeitoun
Film réalisé par Mathias Goudeau - Magellair Productions

François Bayle

Les fidèles du GRM (Groupe de Recherches Musicales) se souviennent sans doute des concerts donnés à l’auditorium 104 de la Maison de la Radio et du cycle acousmatique inauguré par François Bayle en 1974. Ces concerts avaient une particularité : les musiciens et le chef d’orchestre étaient remplacés par des haut-parleurs. Les œuvres sonores étaient diffusées par le compositeur à partir d’une console en coulisses.

L’élaboration de la matière sonore supposait l’enregistrement des bruits et des fréquences sonores suivi de traitements électro-acoustiques. Cette nouvelle forme de concert se caractérisait donc par la dissociation de la vue et de l’ouïe afin de donner une place entière à l’écoute de ce qui s’appellera la musique concrète.
Né en 1932 à Madagascar François Bayle a créé le concept de musique acousmatique ainsi que l’acousmonium, dispositif technique permettant de diffuser sur scène cette musique. Son nom est lié au GRM qu’il dirigera pendant 30 ans. Son catalogue est riche de 103 numéros d’opus. Une cinquantaine de CD et de DVD retracent son parcours musical et plusieurs portraits lui ont été consacrés à la télévision. François Bayle a présidé la Commission de la Musique symphonique de la Sacem.

Dans les trois vidéos que présente la Commission Mémoire et Patrimoine de la Sacem, François Bayle se livre avec lucidité à une longue interview sans langue de bois sur son parcours et ses rencontres. Nous découvrons son approche pédagogique généreuse et participons à une leçon étonnante sur l’élaboration de la musique concrète illustrée d’extraits de ses œuvres dont les diagrammes défilent comme des tableaux abstraits et colorés.

François Bayle évoque longuement les trois « Pierre » : Pierre Schaeffer, Pierre Henry et Pierre Boulez, ou quand la politique côtoie la création du XXe siècle… C’est foisonnant et passionnant. Nul doute qu’après ce témoignage, la musique concrète n’aura plus de secret pour vous.

Deux autres épisodes :
Son oeuvre : https://youtu.be/4aN9_3KgPJs
Conférence : https://youtu.be/cbq2bB6s8L0

Texte de Nelly Quérol, éditrice et Yvon Gérault, auteur-compositeur-réalisateur.
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Marie-Paule Belle

Marie-Paule Belle chante avec élégance, sensibilité et humour des mots intelligents sur des musiques spirituelles.
Elle a l'exigence et l'humilité des grands. Elle est grande, humaine et vraie. Bref, une Artiste avec un A majuscule comme Amour.

Texte de Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Boris Bergman

Boris Bergman est un oiseau rare.

De sa plume éclectique, élégante, jaillissent les mots d'un homme de culture et d'échanges, des textes intelligents et populaires. Qu'il écrive "Rain and tears", "Fio maravilla" ou "Vertige de l'amour", Boris sait être subtil sans être obscur et ses images, aussi insolites soient-elles, nous parlent toujours.

Car, contrairement aux snobs qui aiment ce qu'ils n'aiment pas, il aime vraiment les gens et partage avec eux la dérision du quotidien et la passion de la vie comme son cher Vladimir Vissotsky, comme tous les grands auteurs.

Texte écrit par Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Mathias Goudeau (Magellair Production)

Vanessa Bertran

Vanessa Bertran a hérité de son père, Jean-Louis Sarthou, la passion d'un métier difficile, celui qui consiste à mettre dans la voix des comédiens d'origine, quelle que soit leur langue, des mots français.

On dirait que, d'un coup de baguette magique, brusquement, Jaimie Alexander, Heather Lind, Mehcad Brooks ou Ian Harding se sont mis à parler dans la langue de Molière.

Et cela paraît tout naturel tant le talent des professionnels du doublage est grand. Il faut dire que Vanessa a été à bonne école tant son papa était un maître dans cet art qu'il avait d'ailleurs choisi de transmettre avec générosité et talent. C'est une belle histoire, celle de ces deux-là, un vrai conte où l'amour filial fait d'un artisanat exigeant une filiale de l'amour.

Texte introductif écrit par Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du Conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Mathias Goudeau (Magellair Production)

Bernie Bonvoisin

Les millions d'albums vendus, les tubes, les tournées internationales, les aventures au cinéma comme réalisateur et acteur, Bernie Bonvoisin ne nous en parlera pas ici, ou si peu, préférant évoquer l'enfance heureuse, les débuts sur des scènes improbables, ou les rencontres dans les coulisses, celles qui changent une vie de musicien.

Il nous parle en fait surtout des autres : les compagnons de route, les ingénieurs du son aux oreilles d'or, les enfants réfugiés de son dernier documentaire... On glanera même au passage quelques précieux conseils scéniques !

En fil conducteur de ce portrait généreux, une curiosité insatiable, et surtout la liberté comme moteur de celui dont la voix sait mordre les mots comme personne.

Texte par Cécile Corbel, auteure-compositrice-interprète
Réalisé par Eric Darmon, Mémoire Magnétique

Jean-Pierre Bourtayre

Allons faire un tour chez Jean Pierre Bourtayre, Boubou pour les intimes. Vous n'en faites pas partie, croyez-vous ? Vous avez tout faux.

Un survol de quelques-unes de ses œuvres et de ses interprètes va remettre vos pendules discographiques à l'heure. « S'il n'en reste qu'un » pour Eddy Mitchell, « Gentleman cambrioleur » pour Jacques Dutronc et « Ça commence comme un rêve d'enfant » pour Julien Clerc, « Vladimir Illitch » et « Musulmanes » pour Michel Sardou, « Adieu Mr le professeur » pour Hugues Aufray…. Et pour Claude François - son artiste de coeur : « Le téléphone pleure » et avec son ami Etienne Roda Gil : « Magnolias forever » , « Alexandrie Alexandra ».

Mélodiste d'exception, il a le bon goût d'aimer les auteurs – oh le brave homme. Il faut dire que ses partenaires docteurs es stylos ne sont autres que Vline Buggy Frank Thomas, Jean Michel Rivat, Eddie Marnay, Pierre Delanoé, Yves Dessca, Louis Amade ... un générique qui fait rêver, n'est-il pas ?
Pour en savoir plus, entrons chez lui.....

Texte d'Arlette Tabart
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Edith Canat de Chizy

Edith Canat de Chizy, professionnelle jusqu'au bout du cœur, est académicienne, mais se garde bien d'être académique.
Curieuse de tout, fuyant les esthétiques dominantes, elle s'imprègne de toutes les musiques et de tous les arts, la poésie, le cinéma, la peinture... Elle illustre à merveille la phrase de Braque : "J'aime la règle qui corrige l'émotion et j'aime l'émotion qui corrige la règle".
Créatrice indépendante, mais fière du métier de créer, elle s'est engagée dans l'aventure de l'imaginaire sans jamais opposer savoir-faire et passion. Elle captive les sons aussi bien que les notes, orfèvre d'une curiosité jamais assouvie. Au pays pionnier de la liberté de l'enseignement, Edith nous enseigne la liberté et nous offre sa quête personnelle de l'universelle beauté.

Texte introductif par Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du Conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Eric Darmon, Mémoire Magnétique

Patricia Carli

Patricia Carli. De vrai nom, Rosetta Ardito, elle est née au sud de l’Italie, en 1938. Une ville accrochée au bord de la mer, là où les couleurs se confondent avec le ciel et où l’on rêve de grandes histoires d’amour.
Quand sa famille quitte le pays de lumière pour la Belgique, la langue française devient sa nouvelle alliée. Elle sera autrice, compositrice, interprète.
Et en 1963, la France découvre et adore “Demain tu te maries”. Une chanson douce, terriblement amère qui dit l’abandon, la douleur de voir celui qu’on aime partir vers une autre.
Célèbre, avec cette voix unique, terriblement féministe pour l’époque, elle va donner ses mots aux autres : Dalida. Mireille Mathieu. Daniel Guichard, Claude François, Leny Escudéro….
Quand les projecteurs se sont éloignés, son travail est resté et son histoire s’est inscrite dans des chansons qui existent maintenant encore sans elle.

Texte d'Arlette Kotchounian, autrice-compositrice.
Réalisé par Mathias Goudeau / Magellair Productions - 2019.

Cris Carol

Formée au «Petit conservatoire de la chanson» par la grande Mireille, Cris Carol a d'abord été chanteuse. Une très belle présence scénique et une allure très classe qui contrastait avec le nom d'artiste que des producteurs «d'époque» lui avaient choisi.
Puis un jour, elle a dit «No, no» au Yéyé et, pour notre plus grand bonheur, s'est consacrée à la composition. Elle a ainsi comblé de ses mélodies de très grands artistes tels que Mouloudji, Nana Mouskouri, Philippe Clay, Mick Micheyl et Serge Reggiani. Voyez un peu le palmarès: impressionnant !
Et pourtant, Cris garde toujours cette réserve inhérente au vrai talent. Et ses chansons ne prennent pas une ride, témoin le magnifique «Si tu me payes un verre» dû à la plume de Bernard Dimey, créé par le héros de «Casque d'or» et repris tout dernièrement par Renaud.
Oui, décidément, Cris Carol, c'est la classe.

Texte de Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Eric Darmon - Mémoire Magnétique

Jean-Loup Dabadie

L’homme que vous allez voir et entendre, regardez-le bien, écoutez-le bien. Il est rare. Extrêmement élégant tout en restant infiniment populaire, il n’écrit pas pour les « happy few », mais pour nous tous, qui que nous soyons, quels que soient nos villes ou nos villages, quelques soient nos rêves ou notre âge, quelles que soient nos couleurs, nos douleurs et nos espérances.

Droit dans ses bottes de sept lieues, apparemment sûr de sa plume, mais si fragile, il rame, il rime et il dialogue, le doute au cœur, l’amour dans l’âme.

Académicien, certes, mais si peu académique que ses chansons, ses sketches et ses films sont aussi évidents qu’inclassables. Et la pochette délicatement jaillie de son veston est une pochette-surprise !

Entrons dans l’intimité du formidable arlequin du verbe et de la prose qu’est Jean-Loup Dabadie.

Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Gérard Davoust

Les auteurs et les compositeurs sont souvent de grands anxieux à qui la pensée même de la prochaine œuvre vaut des nuits aussi blanches que la page qui s'ouvre devant eux.
C'est pourquoi ils ont tellement besoin de quelqu'un sur qui s'appuyer, d'un compagnon de doutes, d'un regard sans complaisance mais bienveillant.

Gérard Davoust est cet homme-là. Ce fringant octogénaire accompagne sans relâche la dizaine de pur-sang qui composent l'écurie dont il est à la fois le lad, le vétérinaire et le jockey.

Allons rendre visite à celui qui, humblement, élégamment, infatigablement, donne ses lettres de noblesse au métier souvent méconnu de l'édition musicale.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Michel Decoust

S'il existe un homme en perpétuelle recherche, en perpétuel mouvement, c'est bien Michel Decoust.
Cette grande figure de la musique contemporaine illustre à merveille la phrase d'une des grandes figures de la chanson, Jacques Brel : "Les immobiles croient que les gens qui bougent reculent. C'est une erreur colossale ".

Michel Decoust est quelqu'un de pudique et d'imprudent. Le confort, le conformisme, très peu pour lui ! Il fait des fouilles dans la musique comme on peut en faire pour trouver de l'or et sa curiosité passionnée est insatiable.

Il respire la musique comme d'autres l'air du large. C'est aussi un homme courageux dont l'engagement ne se borne pas à ses contrats, un artiste citoyen, un maître soucieux de transmettre.
Pénétrons, si vous le voulez bien, chez cet honnête homme du 21 ème siècle.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Eric Demarsan

Si le public retient aisément le nom des acteurs, il ignore souvent celui du compositeur dont les trouvailles mélodiques et orchestrales donnent à l'action sa couleur et son souffle. S'il faut, bien sûr, mettre en scène le scenario d'un film, il lui faut aussi un maître en musique et Eric Demarsan est de ceux-là, et des meilleurs.
Sans la superbe ponctuation sonore du «Cercle Rouge», il y a fort à parier que le suspense n'en aurait pas été aussi haletant, aussi humainement tragique.

Mais voilà, la foule subjuguée regarde les séquences sans connaître le nom de l'artiste qui, de sa baguette musique, les a transcendées. C'est donc la moindre des justices que de braquer enfin le projecteur sur ce soldat de l'armée des ombres, ce peintre musical jusqu'ici méconnu pour le mettre dans la lumière , lui qui sert depuis si longtemps cet art dont les frères du même nom ont été les précurseurs.

Entrons dans l'univers unique et discret du fils de Michel Magne, le magnifique, et de la Muse du modeste Mocky.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Manu Dibango

Il était d’une humilité désarmante et d’une humanité bienveillante.
Longtemps surnommé « Papa groove », il s’était, les dernières années de sa vie, autoproclamé non sans humour, « Papy groove ».
Manu Dibango aimait la vie et la sienne a été toute entière dédiée à la musique.
Né à Douala et débarqué en France à l’aube des années 50 pour y poursuivre ses études, Emmanuel D’joké Dibango a du très vite se confronter aux clichés les plus débiles : « pour la majorité des gens, un africain ça se ballade en boubou et ça tape sur un djembé » nous déclarait-il lors de l’un des reportages que j’ai eu le bonheur de tourner sur lui.
Lui avait eu le coup de foudre pour un saxophone et durant plus de soixante ans il a fait le tour du monde avec son instrument autour du coup.
Alors que récemment je l’interrogeais sur l’idée d’une éventuelle retraite, Manu m’avait répondu en s’esclaffant : « Une retraite ? Mais je n’ai pas les moyens de vieillir ! »…
Depuis son départ, à nous de trouver les moyens de continuer à faire vivre son œuvre.
Ce film en est une formidable occasion.

Texte introductif écrit par Frédéric Zeitoun
Film réalisé par Mathias Goudeau (Magellair Production)

Alice Dona

Ses mélodies qui chantent dans nos têtes et enchantent nos mémoires traversent le temps, dépassent les modes et défient les rides. Alice Dona sait mettre en valeur les textes des auteurs et les voix des interprètes en inventant des musiques aussi évidentes que personnelles.

C'est le grand art, celui de l'instinct et de l'intelligence, celui de l'instant et de la permanence.
Elle a su habiller avec la même force, avec le même goût et la même réussite Dalida et Reggiani, Cloclo et Lama, Régine et Aubret, Mathieu et Vartan. Et quand elle chante, quand elle chante... alors, c'est l'émotion absolue.

Ancienne élève de Mireille, prof elle-même dans les années quatre-vingt-dix, elle continue aujourd'hui, par la grâce de ses chansons, à nous apprendre qu'il est doux de vivre quand le cœur et la chanson vibrent au même diapason.
Dans sa maison de Vaison, elle nous accueille. Chut !... Découvrons cette femme pour qui le verbe donner ne se conjuguera jamais au passé : Alice Dona.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Charles Dumont

« Non, je ne regrette toujours rien ». C'est le titre de la biographie publiée en janvier 2012 chez Calmann-Lévy.
Au-delà du simple récit de ses presque soixante ans de carrière, Charles Dumont, enfant spirituel d’Edith Piaf, nous livre sa philosophie de la vie, professée autant par l’artiste que par l’homme…

Graciane Finzi

La musique avance. La musique n'est pas une pièce de musée et vous allez avoir le plaisir d'en entendre et d'en voir la preuve vivante.
Car cette femme est musique avec ce que cela comporte de peur, de labeur et de bonheur.
Traqueuse mais obstinée, elle transcrit sur la portée les harmonies et les mélodies qu'elle entend dans sa tête. Il émane de tout ce qu'elle est, de tout ce qu'elle fait, un charme aussi naturel que personnel.

Elle aime les gens et peaufine ses œuvres pour les leur offrir et leur rendre la vie plus belle, tout simplement, tant les vrais créateurs ont l'âme altruiste, quand celle des faiseurs postiches est altière.
Penchée sur les autres autant que sur sa page blanche, allant voir tous les mois le chanteur de son futur opéra chinois, donnant beaucoup de son temps aux enfances difficiles, Graciane est la grâce, son credo est cadeau.

Nous voilà chez elle. Quelle chance de découvrir aujourd'hui le visage émouvant et superbe de la musique : Graciane Finzi.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Marie-Ange Multrier Fortin

Passeur de patrimoine, directrice et héritière d’une société indépendante et familiale, les Editions Fortin, Marie-Ange Multrier Fortin, a mené un engagement, pour ne pas dire un sacerdoce, pour le droit d’auteur, la conservation et la diffusion des répertoires d’auteurs et compositeurs parfois méconnus du grand public, mais des répertoires qui « racontent » tout autant une histoire de France qu'une actualité musicale moderne.

Marie-Ange Multrier Fortin a contribué par son travail à faire de cette société d’édition, un cas unique, une société qui a su muer en préservant l’héritage familial, s’adapter en utilisant les moyens technologiques évolutifs pour mener sa mission à bonne fin sur des territoires musicaux très différents.

Marie-Ange Multrier Fortin nous relate à travers l’histoire de la maison Fortin et des anecdotes personnelles et professionnelles, sa parfaite compréhension et son rôle assumé d’ Editeur, une profession peu connue du public, dans laquelle elle a su, à travers sa personnalité et sa détermination, soutenir la diffusion et contribuer à la protection d’un patrimoine musical historique et actuel, tout un pan de culture qu’elle a su porter, protéger et développer dans la tradition familiale.

Marie-Ange Multrier Fortin s’est efforcée de mettre à la disposition des auteurs et compositeurs les moyens nécessaires pour que leurs œuvres soient connues de leur public et cet entretien passionnant porté par sa voix, celle d'une professionnelle bienveillante de l’édition musicale, nous en relate l’histoire, mais souligne également l’action innovante de cette éditrice, par la poursuite de signatures de grands noms de la musique et le développement de nouveaux talents.

Benjamin Bleton, auteur-réalisateur
Réalisé par Mathias Goudeau (Magellair Production)

Christian Gaubert

«Toute une vie de musique», tel pourrait être le titre d'un biopic consacré à Christian Gaubert.
Premier prix de piano au Conservatoire de Marseille, il a, depuis, inondé nos platines, nos petits et nos grands écrans de son talent à la fois personnel et protéiforme. Quand vous chantonnez «Téléphone-moi» avec l'émouvante Nicole Croisille, c'est lui. Quand vous vous délectez de l'impertinence malicieuse de Nestor Burma, le générique, c'est lui. Quand vous enrichissez les fabricants de kleenex en regardant pour la xième fois «Love story», l'orchestre qui joue la mélodie de Francis Lai, c'est lui. Dans un métier où on a vite fait de «tailler des costards», lui a vêtu avec autant de savoir-faire que d'élégance Charles Aznavour, Mireille Mathieu, Gilbert Bécaud, Mort Shuman et Johnny de superbes «habits de notes».
Et cela sans ostentation, sans la «ramener» comme tant d'autres sont tentés de le faire, car l'homme est humble et discret. Et puis, on lui doit aussi un grand coup de chapeau pour son action au sein de la sacem où, tant dans les commissions qu'au Conseil dont il a été le trésorier, il s'est battu avec vaillance et obstination pour nos droits.

Texte de Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Eric Darmon - Mémoire magnétique

Alain Goraguer

Découvrir Alain Goraguer, Gogo pour les intimes, c’est découvrir une pépite d’homme et une perle de musicien. L’homme est discret, secret, mais l’humour luit dans ses yeux et dans son ventre. C’est l’ours le plus attachant qui se puisse rencontrer sur les sentiers de la chanson.

Le musicien est fin, à la fois savant et populaire, ce qui est rare. Sa palette est immense. Il a su habiller Gainsbourg et Mouskouri, France Gall et Ferrat, Reggiani et Bardot, Adamo et Moustaki. Ses orchestrations lui ont valu, entre autres, l’admiration d’Henri Dutilleux.

Mais l’orchestrateur est aussi, ce qui n’est pas souvent le cas, un merveilleux mélodiste. « La java des bombes atomiques », c’est lui, « L’eau à la bouche », c’est encore lui, et, dans un autre genre, le mémorable « Tout ou you tou », c’est toujours lui. Veinards, qui allez entrer dans l’intimité de Gogo, suivez-moi.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Rémy Grumbach

Dès son enfance, petit juif à Marseille, son imaginaire se nourrit de livres qu’il illustrait.
Homme d’images depuis toujours, Remy Grumbach a fait naître de son amour contrarié du 7ème Art, une épopée. Et nous avons la chance de pouvoir découvrir aujourd’hui ses 7 vies dans le monde de la télévision, du cinéma et aux côtés de la Sacem.
Si vous voulez en savoir plus, ce neveu de Jean Pierre Melville, partage avec nous toutes sortes d’expériences et de rencontres : La modernité avant l’heure de Dim Dam Dom, les grandes émissions de variétés présentées par Michel Drucker, Patrick Sabatier... Les Victoires de la Musique, son expérience à Hollywood…
Vous côtoierez à ses côtés, Léopold Sédar Senghor, Gilbert Becaud, Nino Ferrer, Claude François, Christophe, Demis Roussos et tellement d’autres.
Il se prétend « aveugle des oreilles » d'où son style, celui des longs et lents plans séquences qui disent la vérité. Une marque de fabrique : un désir égotique, d’exiger des chanteurs qu’ils fassent aussi l’acteur. De son métier de réalisateur, il retient l’importance de « l’équipe » et la ferveur qui en émane après une émission réussie.
C’est tardivement qu’il découvre la Sacem. Mais dès lors, il s’engage et vit depuis avec passion un nouveau combat. Celui de la défense du droit d’auteur.

Texte introductif écrit par Arlette Kotchounian
Réalisé par Eric Darmon, (Mémoire Magnétique)

Daniel Humair

Daniel Humair est né le 23 mai 1938 à Genève mais à choisi de vivre à Paris.
Autodidacte il est s’est imposé sur la scène jazz à partir des années 60. Musicien éclectique il a exploré de nombreux styles, allant du jazz le plus traditionnel à des formes plus expérimentales et avant-gardistes. Combinant rythme, finesse et innovation toujours en quête d’improvisation et d’expressivité, il est devenu une figure marquante du jazz mondial, reconnu pour sa polyvalence et son style unique à la batterie, performant avec Michel Portal, Jean-Luc Ponty, Eric Dolphy, Dexter Gordon et bien d’autres.… Les gestes qu’il fait avec ses baguettes, créant des figures avec le son, il les a réinventés sur la toile blanche.
Il dit avoir trouvé ainsi son équilibre entre le « musicien », la scène et le public et la solitude du « peintre ».

Texte d'Arlette Kotchounian, autrice-compositrice.
Réalisé par Mathias Goudeau / Magellair Productions - 2019.

Betsy Jolas

Un être simple et sensible qui regarde au réveil le vent sur les feuilles, une femme vouée à son travail, à son art, avec l'appétit patient des passionnés, telle est Betsy Jolas.

Inclassable et classieuse, œcuménique et heureuse de l'être, elle peaufine sur l'établi de ses portées une musique qui ne ressemble à nulle autre qu'à elle. Elle a l'humilité des vrais talents et l'humanité des vrais artisans. Elle paie de sa personne pour nous présenter la note de musique personnelle, l'harmonie riche, celle qui, vingt fois remise sur le métier, fait «la belle ouvrage ».

Entrons chez cette jeune fille nonagénaire dont la fontaine de jouvence frémit d'un chant intarissable.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Gérard Jouannest

On écoute Brel chanter. Sa présence, sa puissance, sa passion emportent tout. C’est un ouragan fait homme et son immense voix semble tout effacer alentour. Et pourtant, et pourtant… Ce piano, ces arpèges si sensibles qui ornent la musique de « Mon enfance », de « La chanson des vieux amants » ou de « Ne me quitte pas », c’est tout le talent de Gérard Jouannest qui, sans nous distraire une seconde de l’écoute de l’artiste, s’impose, nous touche et demeure en nos cœurs et en nos mémoires.

Mais, accompagnateur aussi flamboyant que pudique, Jouannest est aussi un mélodiste de grande classe, pour le grand Jacques, bien sûr, mais aussi pour sa compagne Juliette Gréco, pour Miossec, Benjamin Biolay et Abd al Malik.

Il était grand temps de braquer les projecteurs sur cet homme de l’ombre.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Joëlle Kopf

Revoir et réécouter Joëlle Kopf est une douleur et un bonheur. Une douleur parce que depuis cet enregistrement, elle a eu la mauvaise idée, fidèle à son destin de plume, de s'envoler ; mais un bonheur parce qu’elle parle si vrai, si simple, si humain que l'admiration et l'affection l'emportent sur le regret.
Oui, Joëlle est là, avec nous, toujours, et pas seulement par la grâce de ses chansons, par celle de sa personnalité si attachante, elle est là tout court. Et on ne peut que l'aimer dans cette façon bien à elle de parler de son métier d'autrice avec passion, mais avec humilité.
Oui, ça fait du bien, Joëlle de t'entendre évoquer tes joies et tes difficultés, tes compagnes et compagnons de doute : Christian, Patricia, Maxime, Zazie, Elsa, ta fille, etc.
Oui, Joëlle envolée, mais si présente, tu nous manques beaucoup, mais tu es tellement là !...

Texte introductif de Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du Conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Eric Darmon, Mémoire Magnétique

Jean-Pierre Lang

Dans le Cyrano d'Edmond Rostand, plume veut dire panache. Chez celui à qui nous rendons visite aujourd'hui, le mot a la même signification. Jean-Pierre Lang est un poète de conviction.

Profondément idéaliste et terriblement terrien, c'est un rêveur d'horizon qui tient le cap comme un marin. S'il a une haute idée de son artisanat, il le pratique humblement et, si son héroïne est d'ailleurs, son écriture est bien d'ici.
Ne vibre-t-il pas comme un amoureux de légende devant "cette manière de traverser quand elle s'en va chez le boucher"?...

Entrons chez ce magicien de la vie quotidienne, chez l'auteur prolixe des "Corons" et de "Papayou". C'est une belle âme qui nous attend.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Sylvain Lebel

Vous allez faire connaissance avec un homme assez visionnaire pour avoir évoqué, à 22 ans, dans une des plus belles chansons de Serge Reggiani, les hauts et les bas de la cinquantaine, assez littéraire pour avoir offert sa plume aux plus grandes et plus grands interprètes de la chanson francophone, assez populaire pour les avoir aidés parfois à décrocher la timbale du succès.
Vous allez aussi découvrir tout au long de ces images, un des plus grands secrétaires généraux de notre société, quelqu'un qui a su changer les choses, changer la vie des sociétaires, faire évoluer nos statuts et nos règlements dans le bon sens et, du bon sens, Dieu sait s'il en a ! Je vous laisse entrer dans l'univers humble et unique d'un homme de l'ombre dont le moins que l'on puisse dire est qu'il gagne à être mis en lumière, Sylvain Lebel.

Texte de Claude Lemesle, auteur, président d'honneur de la Sacem.
Documentaire réalisé par Magellair Productions - 2019

Carlos Leresche

« J’ai fait tous les métiers »
Il ne croit pas si bien dire, Carlos Leresche. Celui qui adolescent se rêvait footballeur, est pour notre plus grand plaisir plutôt devenu musicien, flûtiste et brillant interprète, concertiste, et tour à tour directeur artistique, éditeur, compositeur et producteur de chansons, de centaines voire de milliers de musiques de films pour le cinéma, la télévision, la publicité ou le cinéma d’animation.
Les artistes, les camarades, ont été si nombreux à ses côtés, et les projets si riches et variés, que ce portrait pourrait bien vous donner un peu le tournis !
Voici une incursion dans une vie aux allures de tourbillon, enchaînant les mélodies, comme un manège...

Texte introductif de Cécile Corbel, éditrice.
Documentaire réalisé par Eric Darmon (Mémoire Magnétique)

Amin Maalouf

Écrivain, romancier, essayiste, librettiste, poète, humaniste et académicien, Amin Maalouf, défenseur du multilinguisme, est né dans la langue arabe mais a choisi d'habiter le français.
Écrivain de l'oreille et de la nuance, le romancier du Périple de Baldassare, du Rocher de Tanios (prix Goncourt 1993), de Samarcande, l'essayiste des Identités Meurtrières et de Le Dérèglement du Monde nous fait part de son parcours dans des créations aussi diverses que des livrets d'opéra avec la compositrice Kaija Saariaho ou la poésie pour la très belle chanson écrite par son neveu Ibrahim, Un Automne à Paris, interprétée par Louane, humble hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris.
Découvrons son histoire qui prend racine dans une région qui souffre, le Levant, pour nous proposer un monde d'aventures envoûtant et inspiré.

Texte introductif de Khalil Chahine.
Documentaire réalisé par Mathias Goudeau (Magellair production).

Michel Mallory

Michel Mallory doit son pseudonyme à Patricia Coquatrix et Paul Mauriat, mais le jeune corse, venu tenter sa chance de chanteur à Paris dans les années 60, a tenu à rester « Jean » pour ses amis. Un homme simple de musique et de mots.
Johnny a changé sa vie. Cette relation de « frères », intense et tendre, interrompue brièvement par une brouille de cinq ans, a perduré jusqu’au bout.
Il y a eu bien d’autres interprètes, bien d’autres amitiés, Sylvie Vartan, Claude Francois, Michel Sardou… et avec chacun, une collaboration dans laquelle il s’impliquait avec la même intention profonde de les servir.
S’il a vite appris que « quand une chanson marche c’est grâce au chanteur, et que si elle ne marche pas, c’est à cause de l’auteur compositeur », après plus de cinquante ans de vie dans la musique, c’est avec une gratitude profonde qu’il estime que « le voyage valait le coup ».

Texte introductif écrit par Arlette Kotchounian
Film réalisé par Mathias Goudeau (Magellair Production)

Isabelle Mayereau

Isabelle Mayereau, délicate, délicieuse, désarmante de simplicité et si multiple par le ton, les couleurs, les humeurs de son œuvre.
Écoutez-la vous dire, l'air de rien, des choses si joliment essentielles que même le cœur en a la chair de poule.
Et puis, il y a les mots, bien sûr, les notes, évidemment, mais aussi la voix, la voix qui donne à tout cela une résonnance humaine unique. Un artiste est quelqu'un qui a un univers.
Aujourd'hui, elle nous invite à entrer dans le sien. C'est une chance! Isabelle chante, la vie est belle !

David McNeil

Orfèvre des mots, ciseleur de vers, David McNeil a la plume trop rare pour les amoureux de la chanson française, tant son élégance, son intelligence et sa subtilité touchent à la fois le cœur et l'esprit. Il est vrai que peu d'auteurs réussissent cette gageure: écrire des œuvres aussi raffinées qu'efficaces. David, homme hypersensible, a la force fragile des grands.
Ce n'est pas par hasard que le meilleur d'entre nous, Alain Souchon, a fait plusieurs fois appel à son talent pour des titres tels que "J'veux du cuir", "Casablanca" et, plus récemment, "Debussy Gabriel Fauré".
Et quel régal d'écouter ces petites merveilles pour Julien Clerc que sont "Mélissa" ou "Assez, assez"!
C'est bon, c'est du nectar, ça fait du bien. Allez, cher David, garde ce haut niveau d'exigence, mais, s'il te plaît, fais-toi moins avare de ton art.

Texte de Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Mathias Goudeau (Magellair Productions)

Gérard Meys

Humble artisan, amoureux de la chanson, des créatrices et des créateurs, Gérard Meys parle du métier qu'il aime et des gens qu'il admire avec une sincérité qui toucherait un roc. Rien chez lui n'est affecté. Il garde à 88 ans des yeux d'enfant émerveillé et le moindre souvenir fait vibrer en lui une corde aussi sensible qu'un cœur de gamin.
À l'origine de tant de carrières et de tant de succès que tout autre à sa place aurait une tête comme une baudruche, il reste dans l'ombre où il se sent à l'aise, vraiment chez lui, sans envie aucune envers ceux qui paraissent et paradent sous les sunlights. Il illustre magnifiquement le vers de Vigny : « Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse ». Gérard Meys, le mentor, le pygmalion idéal, l'alter ego discret des grands du disque et de la scène.

Texte de Claude Lemesle, auteur, président d'honneur de la Sacem.
Documentaire réalisé par Magellair Productions - 2019

Jean Musy

Jean Musy est la musique incarnée. Grand compositeur, grand orchestrateur, il met dans ses oeuvres beaucoup mieux que ses connaissances et sa technique (qui sont grandes !) : il y met sa sensibilité, son âme. Surdoué, précoce, il est à 20 ans le chef d'orchestre de Joe Dassin et écrit pour lui, à 21, l'arrangement des «Champs-Elysées», une réussite bluffante...
Depuis, Jean a «habillé», en maestro de la Haute Couture Musicale, des interprètes majeurs tels qu'Adamo, Isabelle Aubret, Aznavour, Nicole Croisille, Yves Duteil, Françoise Hardy, Michel Jonasz, Mouloudji, Serge Reggiani, Véronique Sanson, et, croyez-moi, je suis obligé d'en passer beaucoup. On lui doit aussi de superbes musiques de films dont «Clair de femme», «Papy fait de la résistance», «Le journal d'un fou», «Noce blanche», «A l'aventure», et là aussi, j'ai dû faire court tant son oeuvre est considérable.
Mais ce qui est le plus frappant chez Jean, ce n'est pas la quantité, déjà impressionnante, mais l'extraordinaire permanence de la qualité, de l'exigence, du style. Jean est «à fleur de peau», «à fleur de notes», comme d'autres sont «à fleur de mots». C'est un poète de la musique.

Texte introductif de Claude Lemesle, auteur, président d'honneur du Conseil d'administration de la Sacem
Réalisé par Eric Darmon, Mémoire Magnétique

Michel Pelay

Grand mélodiste, compositeur de chansons incontournables du patrimoine français (dont, pour Michel Delpech, Le Loir-et-Cher, Le Chasseur, Loin d'ici, Je l'attendais), Michel Pelay commence son parcours comme batteur.
Après une courte carrière de chanteur, il fera partie du groupe qui accompagne les années de flamboyance de la carrière de Jacques Dutronc au côté d'Alain Chamfort qui était à l'époque son pianiste.
La légendaire partie de batterie des Cactus, c'est lui. De la grande amitié qui se nouera entre Chamfort et Pelay naîtra une collaboration pour de très belles compositions comme Do I Love You pour Paul Anka, peu connue en France mais qui sera numéro un aux États-Unis à sa sortie et couronnée d'un Grammy, ainsi que de nombreux titres pour Petula Clark, Nicoletta, Hervé Vilard, Dave et d'autres.
Pour Alain Chamfort ce seront les merveilleuses musiques de Baby Lou, parolée par Serge Gainsbourg, Adieu Bébé Chanteur, Madonna, L'amour en France.
Michel Pelay traverse la vie musicale avec élégance, générosité et passion. Il nous raconte une vie de musique qui commence dans l'une des périodes les plus créatives qui soient, les années soixante.

Texte introductif par Khalil Chahine
Film réalisé par Mathias Goudeau (Magellair production)

Jean-Claude Petit

On a pu le croiser, ado précoce et apprécié des fondus de jazz, dans une de ces caves enfumées où l'après Saint-Germain s'apprêtait à dépaver Saint-Michel. On l'a souvent rencontré, tout jeune homme surdoué, dans les studios des seventies où ses arrangements éclataient d'inventivité et tranchaient avec insolence sur le commun de la production...

Puis, c'est la musique de film qui s'est emparée de ce paresseux contrarié qui avoue sans qu'on l'en presse, « Je m'ennuie toujours si je fais le même genre de musique ». Et puis, l'opéra, et puis, et puis...
On n'en finirait pas d'évoquer, d'égrener l'œuvre éclectique de cet homme qui porte si mal son patronyme et si bien ses idéaux, grand bretteur, comme son Cyrano, des droits des artistes interprètes et des auteurs et compositeurs de musique.

Entrons chez ce combattant discret, compagnon inclassable et inlassable de nos luttes et de nos notes, Jean-Claude Petit.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Jean Renard

Ils ne sont pas légion, les vrais mélodistes, ceux qui font chanter nos matins sous la douche, danser nos chagrins sous la pluie, ceux qui réveillent nos rêves dans une arabesque de notes, mystérieuse comme bonsoir et simple comme bonjour.

Jean Renard est de ces alchimistes qui transcendent les mots des auteurs et les voix des interprètes d’un coup de baguette musique. Il a gravé dans nos mémoires, sous les prénoms de Johnny, Sylvie, Mike, Jane, et de tant d’autres, des refrains qui s’entêtent, décennie après décennie, à nous faire la vie belle.
Et c’est, à chaque fois, deux minutes trente-cinq de bonheur, qu’il nous entraîne en gospel dans une chapelle de Harlem ou dans la lumière d’une étoile superbe et trop tôt éteinte.

Que l’on soit passant anonyme ou idole idéale, on a tous envie de confier à cet homme si doué pour le lyrisme et pourtant livré à ses doutes : « Rassure-toi, Jean, je t’assure que je t’aime ».
Entrons dans l’intimité d’un grand compositeur qui, humble artisan du rêve, n’a rien des ruses du renard et tout de la sincérité des gens.

Claude Lemesle

Fred Rister

Quand à 7 ans tu préfères Procol Harum aux glaces à l'eau et aux courses de chars à voile sur les plages du Nord.
Quand au sortir de l'adolescence, coiffeur pour rassurer tes parents, tu finances à grands coups de sèche-cheveux une première séance d'enregistrement dans le temple bruxellois du beau son.
Quand au cœur de ta vingtaine qui se devrait d'être insouciante un oncologue laconique foudroie ta jeunesse d'un seul mot : « cancer ... ».
Quand tout à coup tes journées d'animateur radio et tes nuits de DJ sont traversées d'éclairs de douleur.
Quand, dans un milieu propice aux petits arrangements tu privilégies le mérite et la dignité.
Quand au cours de ton mirobolant compagnonnage avec David Guetta, tu acceptes sans aigreur d'être « celui qui est derrière celui qui est devant » - formule empruntée à l'estimable Celmar Engel.
Quand ton tour de tête ne s'élargit pas en recevant avec un grand sourire de gosse un Niagara de médailles et récompenses dont le grand prix du répertoire Sacem à l’étranger.
Quand tu continues d’être étonné par les coups de fils friendly et souvent nocturnes des Black Eyed Peas, Rihanna et autres stars planétaires en oubliant simplement que tu joues dans la même cour.
Quand tu as les attributs virils suffisamment développés pour choisir de stopper tout traitement anti-crabe plutôt que de supporter une lente et dévastatrice érosion de tes moyens.
Quand, nourri de tout cela, tu restes engagé, disponible et généreux
…. alors il y a fort à parier que l'artiste Fred Rister comble les rêves d’un petit Frédéric Riesterer de 7 ans qui courait sur le sable de Malo les Bains et partageait en famille une barre Mars en 5 parties égales.
RIP mon doux nordiste

Texte d'Arlette Tabart, autrice
Réalisé par Mathias Goudeau (Magellair productions)

Jean-Max Rivière

Regardez-le bien, ce grand garçon dont le sourire n'a rien d'un masque et dont l'âge a l'air d'une blague ! Vous avez devant vous un poète du quotidien, un magicien de la simplicité. Cet homme est, en effet, capable de vous faire croire qu'entre un petit poisson et un petit oiseau, il peut y avoir anguille sous roche et de vous persuader qu'une différence de dix ans d'âge entre une belle ingénue et lui aurait eu de quoi gêner Serge Reggiani.

En insistant un peu, il peut même vous amener à admettre que les coquillages et les crustacés s'ennuient quand la saison les laisse enfin tranquilles !
Mais il sait aussi nous chuchoter que la plus belle saison des quatre de la terre est celle des amitiés sincères. Et là, bien sûr, on le suit de tout notre cœur.

Allons faire un tour chez ce discret trousseur de muses...

Claude Lemesle

Aldo Romano

L’œuvre d’Aldo Romano, c’est une invitation aux voyages…
Un premier voyage, d’abord, qui lui fit quitter l’Italie, après la guerre, pour un séjour dans la vie « normale », en tant que carreleur avant qu’au caveau de la Huchette, la batterie ne l’appelle. Un instrument qui lui a semblé « naturel »…
Tout voyage commence par un départ… Un faux départ en 61, au chat qui pêche avec Bud Powell, mais le véritable envol, le commencement du Voyage musical, c’est 1965….Et la rencontre avec Don Cherry…
Ecouter Aldo Romano parcourir sa carrière, c’est prendre la route avec lui, voyager,bien sûr, entre Europe, Amérique et Afrique, transporté par les rythmes du monde qu’il a su s’approprier et nous transmettre.
C’est voyager à travers le temps et les époques du jazz et de la chanson…. S’évader dans les fumées des clubs de légende en écoutant Bud Powell, Keith Jarrett, Ornette Coleman…
Toucher le coeur de la chanson française avec Claude Nougaro…
Explorer des univers plus novateurs avec les premiers synthétiseurs et la MAO.
Celui dont Keith Jarrett disait qu’il était « noir à l’intérieur » n’a cessé d’explorer la musique, s’éloignant toutefois des voyages artificiels que la drogue a offert à beaucoup de jazzmen… Nul besoin chez lui d’artifice pour faire ce voyage intérieur nourri des exils et des séjours multiples aux quatre coins du monde.
Aldo Romano a développé l’art subtil, surprenant, inédit, audacieux, de jouer de la batterie comme on jouerait de la guitare et soudain, le rythme pulsation se fait presque mélodie, hypnotique et entêtante.
Avec toujours au cœur l’amarre (l’âme-art) de l’Italie originelle, le plus beau voyage qu’il lui reste à faire, est celui qui lui permettra de retrouver le chemin de l’enfance….
Le suivre dans ce périple au fil des albums, est un voyage que tout mélomane se devrait d’entreprendre…

Texte de Sauvane Delanoë, autrice
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Marion Sarraut

Enchanteresse de nos samedis soirs d’antan, charmeuse d’images, la femme qui va vous parler vous accompagne depuis longtemps. Belle et rebelle, elle a voué sa vie à l’art discret de la mise en scène, de la mise en rêve, avec la seule ambition de donner du plaisir aux gens. Et quoi de plus beau, de plus utile et de plus grand ?

Qu’elle filme la réalité ou la fiction, elle fait de sa fiction personnelle la réalité de tous. Son œil invente, invite à la détente, et, au détour d’un récit comme « Le viol », à la réflexion.
Très croyante, elle met sa foi au service de son idéal de beauté, de sa volonté d’aider les sceptiques, les solitaires sans soleil dont elle est solidaire à grands flots de lumière, à grandes bouffées de passion.

Entrez, entrez dans l’intimité claire de Marion Sarraut. Pour une fois, c’est elle qui est sur l’image et, vous allez voir, ce n’est pas dommage !

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique

Anne Sylvestre

Alors, là, nous entrons chez la grande des grandes, la plume essentielle, celle qui réunit avec insolence et sans complaisance l'humeur, l'humour et l'humain.

Princesse dont les sabots rendent la terre plus belle, petite fille chaussée de hauts talents, Anne Sylvestre défie les médias frileux de toute la chaleur de son amour vivace, vivant et vigoureux.
Anne, c'est l'audace, la tendresse de l'aube et la mélancolie du soir. La puissance de son écriture, à la fois féminine et universelle, nous rend meilleurs.

Anne, chut!... En dépit de votre pudeur et de votre orgueilleuse humilité, nous entrons chez vous.

Texte de Claude Lemesle
Réalisé par Eric Darmon – Mémoire Magnétique