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Hommage
Manitas de Plata

Un musicien qui joue de la guitare jusqu’à 93 ans, mérite le titre de « virtuose ». Manitas de Plata est de ceux qui ont su vivre et jouir d’un savant mélange de liberté, génie et virtuosité…

Ricardo Baliardo de son vrai nom, a su faire vibrer le son du flamenco de part et d’autre de la terre, jusqu’à devenir dans son domaine l’artiste ayant vendu le plus d’albums dans le monde : plus de 93 millions d’albums, quelques 83 disques qui continuent encore d’enchanter le monde gitan et pas que !
Il adhère à la Sacem le 28 septembre 1967 en qualité de compositeur et devient sociétaire définitif le 05 mai 1974.

Né le 7 Aout 1921 à Sète, dans la roulotte familiale comme le veut la tradition, Ricardo Baliardo, est poussé vers la musique par son oncle Joseph Faré. Le pseudonyme est tout trouvé : Manitas de Plata, littéralement « Petites mains d’argent » en espagnol, ou « doigts de fées » dans l’expression française.

Les Saintes Maries … puis le Monde

A 10 ans, il attire déjà les foules aux pèlerinages des Saintes Maries de la Mer ! Il faut attendre le début des années soixante lors de ces mêmes pèlerinages, pour qu’il soit repéré. Il joue régulièrement lors de ce grand rassemblement en Camargue et le monde gitan comprend qu’un « grand » de la guitare est en train de se produire sous leurs yeux.
Les Saintes Maries représentent tant, que Manitas de Plata nommera un de ses albums « Soleil Des Saintes Maries », sorti en 1978.

Repéré quelques années plus tard par le photographe Lucien Clergue, il le convint d’aller se produire à New-York. Sa peur de l’avion est telle qu’une équipe américaine se déplace pour enregistrer l’artiste gitan durant 3 jours. Trois albums sont produits et connaissent un succès fulgurant. Convaincu de son potentiel, c’est en 1965 qu’il embarque en bateau vers les US pour se produire dans un des plus célèbres clubs, le Carnegie Hall, temple du classique et du jazz, qui ne désemplit pas lors de ses quatorze dates ! Un triomphe… qui restera pour Manitas de Plata « le plus beau souvenir de sa vie ».
Il poursuit par onze passages au Royal Albert Hall de Londres, enchaine les plus grandes salles parisiennes et des tournées dans le monde entier.

Le génie autodidacte

Autre grande performance… Manitas de Plata ne sait ni lire ni écrire la musique ! Un autodidacte de génie qui communique avec ses doigts et une guitare, jusqu’à être comparé par certains puristes à Django Reinhardt ou Paco de Lucia.

Picasso, Cocteau, Bardot sont ses amis proches, Pablo Picasso qu’il appelait « papa », aimait à répéter que Manitas valait plus cher que lui.
Parmi ses plus grands succès, Soleil des Saintes-Maries, Chilipoum, Saga Gitane, Larmes Gitanes.

Réussir à faire carrière sans même savoir déchiffrer une partition, relève d’une prouesse dont seuls les virtuoses ont le secret…

Crédit photo : Keystone/Zuma/Dalle

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L'auteur

Célyne DF Mazières

Après l’architecture et l’œnologie, c'est avec son diplôme de journaliste qu'elle traite au quotidien bon nombre de ses passions telles que l'architecture, l'art, la décoration, l'actualité, la culture, vins et cuisine ... entre autres. Dont la musique !
Partageant sa vie avec un ingénieur du son, elle fait partie de son quotidien.