X
interstitiel
Hommage
Grands Prix Sacem 2018
19 créateurs au Panthéon de la création
Chaque année, les Grands Prix Sacem réunissent créateurs et public pour honorer les grands artisans de la musique.

Parce que les œuvres ont une valeur, il est bon que leurs auteurs, compositeurs et éditeurs soient récompensés. Les lauréats rejoignent alors le palmarès impressionnant des années passées, où l’on rencontre Messiaen et Bashung, Constant et Ferré, Souchon et Dutilleux, David Guetta et Allain Leprest, parmi tant d’autres…

Qu’ils oeuvrent seulement dans l’ombre ou qu’ils côtoient la lumière, ils ont un point commun : celui d’appartenir à la même famille, à la même société, la Sacem.

Que ce prix couronne une carrière ou qu’il récompense une révélation, il signe une histoire personnelle et professionnelle, il marque une reconnaissance par les pairs d’un chemin accompli.

Cette année, la Sacem honore 19 lauréats. Nous vous présentons ici certains d'entre eux.

Renaud

PRIX SPECIAL DE LA SACEM

Chanteur énervant, chantre antimilitariste, baladin de la zone, activiste humaniste... on a tout dit de Renaud, sauf peut-être l’essentiel : il est l’un de nos auteurs et paroliers les plus influents de ces quarante dernières années.

Laisse béton, En cloque, Morgane de toi, Miss Maggie, Mistral gagnant, Manhattan- Kaboul... Ou comment mélanger ironie et émotion, colère et tendresse, gouaille et poésie. Artiste impliqué plus qu’engagé, ardent défenseur des droits de l’homme, « militant du parti des oiseaux, des baleines, des enfants, de la terre et de l’eau », il a écrit quelques-unes des plus belles pages de la chanson contemporaine.

NICOLA SIRKIS - INDOCHINE

GRAND PRIX DE LA CHANSON FRANCAISE

À la tête du groupe Indochine depuis près de quatre décennies, il a surmonté épreuves, modes et courants pour demeurer l’un des plus grands phénomènes scéniques et discographiques.

Tout est venu d’une double passion pour Marguerite Duras et David Bowie : les romans de l’une ont inspiré le nom de son groupe, les disques de l’autre ont scandé ses premiers émois musicaux.

MC SOLAAR

GRAND PRIX DES MUSIQUES URBAINES

Pionnier du rap français, champion de la prose combat et de l’humour pince sans rime, il est revenu après dix années de silence, loin des scènes et des studios.

Bouge de là ! Ce refrain qui a fait jadis son succès, MC Solaar l’a enfin mis en pratique, lui dont on était sans nouvelle depuis juin 2007 et l’album Chapitre 7. La suite, une décennie plus tard, intitulée Géopoétique, renoue avec le style fluide et littéraire de celui qui s’est autant inspiré de Gainsbourg que des musiques africaines, du jazz et du hip-hop afro-américains.

Philippe Rombi

GRAND PRIX DE LA MUSIQUE POUR L'IMAGE

Pianiste, arrangeur, chef d’orchestre, il a composé une quarantaine de musiques de films. Avec une prédilection pour le cinéma de François Ozon.

Originaire de Pau, il obtient plusieurs prix de piano et de direction d’orchestre à Marseille avant de décrocher un diplôme de composition dans la classe de musique de film d’Antoine Duhamel, à l’École Normale de Musique de Paris. Ses premières oeuvres attirent l’attention du cinéaste François Ozon qui lui confie alors les partitions musicales de ses longs métrages, association fidèle qui dure depuis près de deux décennies, des Amants criminels (1999) à L’Amant double (2017) en passant par Sous le sable (2000) ou Swimming Pool (2003). Il a également collaboré avec des réalisateurs comme Agnès Jaoui, Yann Samuell, Laurent Tirard, Philippe Le Guay, Dany Boon, Francis Huster ou Christophe Barratier.

Calypso Rose

GRAND PRIX DES MUSIQUES DU MONDE

Huit cents chansons, une vingtaine d’albums... Depuis plus d’un demi-siècle elle est à la fois la reine du calypso et une figure de la lutte pour le droit des femmes.

Artiste scénique et chanteuse charismatique, travailleuse acharnée, elle fut une des premières femmes à chanter du calypso, ce mélange de rythmes africains et antillais, et à dynamiter les conventions d’un genre jusqu’ici réservé à la gent masculine. Si ses chansons chaloupées parlent d’amour, parfois illustrées d’un clin d’oeil coquin, elles évoquent aussi des sujets plus graves comme la condition féminine ou l’esclavage. Véritable légende d’un style à la popularité désormais planétaire, elle a survécu à plusieurs épreuves de santé et a inspiré plusieurs films, dont le documentaire The Lioness Of The Jungle.

MICHEL GONDRY

GRAND PRIX DE L'AUTEUR REALISATEUR DE L'AUDIOVISUEL

Réalisateur inclassable, dessinateur et musicien, il a signé quelques-uns des clips internationaux les plus célèbres et une douzaine de longs métrages souvent primés.

Il voulait être peintre ou inventeur. Finalement, il a réussi les deux, tant ses créations visuelles fourmillent de trouvailles originales. Il a réalisé des clips pour Björk, les Rolling Stones, Lenny Kravitz, Massive Attack, Daft Punk, Kylie Minogue, Radiohead, Kanye West, Paul McCartney et bien d’autres.

En 2001, il réalise son premier long métrage, "Human Nature". Son second film, "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" obtient l’Oscar du meilleur scénario original. Suivront La Science des rêves, The Green Hornet, L’Écume des jours, Microbe et Gasoil. Tous empreints de ce style singulier, poétique et souvent fantastique, qui continue de faire sa griffe.

Etienne de Crecy

GRAND PRIX DES MUSIQUES ELECTRONIQUES

Figure emblématique de la French touch électronique, DJ et producteur, il est aussi célèbre pour ses diverses collaborations que pour ses travaux solo, en studio comme sur scène.

Avec Philippe Zdar, futur Cassius, il crée Motorbass en 1995, précurseur de ce que l’on nommera bientôt la French touch : un mélange mélodique et mélancolique de house, de techno et de trip-hop. Il publie l’année suivante Super Discount. Auteur d’un premier album sous son nom, Tempovision en 2000, il se singularisera aussi en réalisant une quarantaine de remixes pour des artistes comme Air, Kraftwerk ou Moby. Mais c’est sur scène que ses créations prendront toute leur ampleur, avec son spectacle Beats’n’Cubes.