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Musique, histoire et société
Musique et pub : ça fait 50 ans que ça dure !
Il y a cinquante ans, la publicité se découvrait dans la presse, en affichage, à la radio et au cinéma. La télévision française n’en diffusait pas, ce qui peut faire regretter ce temps révolu à certains, mais nous privait d’une grosse tranche de pop culture.

En octobre 1968, le climat est post-révolutionnaire. La publicité pour les marques est autorisée sur la première chaîne, avec une série de spots pour Régilait, avec le comédien Jacques Duby. Plus rien ne sera jamais comme avant.

La pub, qu’on appelle encore « réclame », plaît aussitôt aux enfants et devient un terrain d’expérimentations visuelles et sonores. Autorisée sur la deuxième chaîne en 1971 et enfin sur FR3 en 1983, certaines campagnes acquièrent une notoriété qui dépasse celle des programmes. Et quoi de plus rassurant en matière économique, à l’heure où le pays vit la fin des trente glorieuses. Les stars vont se précipiter vers la nouvelle poule aux œufs d’or : faire des apparitions, des chansons, parfois des musiques originales et même de la réalisation. La pub est à la mode et apporte une visibilité bien utile entre deux disques.

Replongeons ensemble dans une époque pas si lointaine, où tous les délires étaient permis, du moment qu’on pouvait s’amuser en consommant, quand les annonceurs offraient encore un large éventail d’univers différents, pas encore formatés par les dures lois du marketing.

Par Mathieu Alterman

Quand les créateurs composent pour la pub

Les années 80 furent l’âge d’or de la publicité : des gros moyens, des médias aux audiences considérables et un vent de liberté créative. Tout ce qu'il faut pour attirer des auteurs compositeurs, dont l'intérêt n'est pas que financier.

Quand les créateurs s’improvisent metteurs en scène

Rares sont les chanteurs qui ont franchi le pas de la réalisation de films publicitaires.

Sans doute parce que cela demande un temps conséquent, de la patience, du réseau et une grande maîtrise technique. En clair, beaucoup de travail, pour des retombées médiatiques limitées.

La saga Wizard

Dans les années 70 et 80, les chanteuses et chanteurs semblent particulièrement concernés par les mauvaises odeurs d’appartement...

Nombreux diront oui à Wizard, telle une évidence : leur passion c’est le « sent bon » !

Richard Gotainer, pape de la pub

Un génie des mots, de l’accroche. En compagnie de son compositeur Claude Engel, et le plus souvent sous la supervision du génial publicitaire Pierre Berville, Richard Gotainer va pondre les chansons des campagnes les plus cultes de la période 1976-1986, soit l’âge d’or de la publicité.

Le chanteur percera enfin dans les années 80, après s’être perfectionné pour le petit écran. Quel meilleur exercice pour apprivoiser la science du tube ?

Chansons, héroïnes de campagnes (80-90)

L’utilisation d’un succès passé pour promouvoir un produit : un classique de la pub.

Le plus souvent, ces campagnes donnent une nouvelle vie à des chansons du patrimoine. Et le public est heureux de les réentendre par surprise devant leur écran de télévision. Pour les artistes, c’est une situation confortable : ils n’apparaissent pas (ou rarement) à l'écran et leur image s’en trouve préservée.

Cette tendance, née dans les années 80, au même moment que les compilations dans les magasins, confirme une évidence : l’incroyable pouvoir émotionnel d’un disque aimé.

Chansons, héroïnes de campagnes (2000)

Avec le troisième millénaire, la publicité s’offre de nouveaux terrains de jeux : Internet, street marketing... On parle de communication à 360 degrés, de cible qualitative, de niche.

La crise du disque secoue toute l’industrie musicale pendant que les connexions haut débit envahissent les appartements. La pub ne peut plus expérimenter comme avant, elle doit revenir aux valeurs sûres.