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Chronique
Antoine Gavini, commissaire poète
Une double casquette
Les sociétaires de la Sacem ont parfois des profils inattendus, tel ce commissaire de police corse, qui était poète à ses moments perdus.

Né à Marseille en mai 1924 d’une famille originaire de Pietralba (village de Haute-Corse), Antoine Gavini écrivait des vers depuis l’âge de 14 ans. Pour échapper au Service du Travail Obligatoire, il est entré dans la police marseillaise dès l’âge de 20 ans, tout en achevant ses études.

Se destinant d’abord au professorat de lettres, il obtient après la Libération une licence en droit et reste finalement dans la police. Il travaille un temps au service des mœurs et en apprend beaucoup sur la nature humaine. Son sérieux lui permet de gravir les échelons de la hiérarchie policière, jusqu’à devenir commissaire. Il est alors affecté à Calais.

Premières œuvres publiques

C’est dans cette ville qu’il publie un recueil de ses poèmes. L’un d’eux, intitulé Toi, est mis en musique par un compositeur local, Roger Gaubert, et chanté par Gilbert Elmy à la télévision.
Sur sa lancée, Antoine Gavini écrit Amour de Saint-Tropez. Affecté en 1961 à Toulon, il retrouve un climat qui convient mieux à son équilibre.

Marié à une Toulousaine et père de deux fillettes, c’est le soir en famille que le commissaire se livre à son passe temps de poète, un don hérité de sa culture corse, sans aucune influence de son métier, ni d’un quelconque aîné.
Selon ses déclarations au journal "Le Provençal" du 10 juillet 1961, écrire des vers lui sert même à se purifier de tout ce qu’il côtoie au quotidien dans son travail de policier.

Il est admis à la Sacem en mai 1961 comme membre stagiaire et continue à rimer des vers inspirés par sa région d’adoption : Printemps de Provence, Le pont Saint-Jean du Var, etc.

Par Martin Pénet

Coupure de presse "Avec le commissaire Gavini, policier de métier, poète de fortune" - Le Provençal Marseille
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